![]() ![]() This article examines Generation Kill ’s deliberately ambiguous discourse on war, as the series stages, in a mise en abyme, armed invasion and the spectacle of war as somewhere between orgasmic excitement and boredom – between “sensory overload” (as one Marine calls it in the last minutes of story) and radical alienation. Mais est-il certain que la dernière scène, dans laquelle les soldats quittent un à un le plateau, à mesure que la vidéo filmée par leur camarade révèle, sous la guerre-comme-aventure, la guerre-comme-boucherie, soit sans ambiguïté ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un dispositif esthétique cher à Simon, qui concluait déjà nombre de saisons de The Wire sur ces formes de « démantèlement » réflexif du plateau – d’autant que cette scène « finale » est suivie du discours bravache en voix off d’un Marine qui a ainsi le dernier mot. Dans sa mobilisation d’allusions à des films de guerre célèbres, et dans son recyclage de stéréotypes et d’archétypes, la série de David Simon semble se contredire sans cesse : la guerre est-elle l’expérience de l’aventure masculine désirable entre toutes, ou l’expérience de l’aliénation, les soldats devant obéir aux ordres au mépris de leur conscience, y compris lorsqu’il s’agit de tuer, à répétition, des civils ? Certains spectateurs et critiques voient dans l’arc que trace le récit un discours éthique, qui nous propose de rejeter la guerre comme spectacle en la dévoilant comme carnage. Cet article examine la manière délibérément ambiguë dont Generation Kill représente la guerre, dans une mise en abyme qui oscille entre mise en scène de l’ennui et spectacle de la guerre, entre « surcharge sensorielle » de nature orgasmique et distanciation radicale. ![]()
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